dimanche 15 novembre 2009

vie eternelle cellules souches GRAAL



La quête du Graal : la vie éternelle et les "Cellules Souches"


Francois Babak Pourbagher





Nous regardons souvent le ciel à la recherche de nouveautés à découvrir, nous rêvons de conquêtes spatiales et de fusées intergalactiques, mais les plus grands mystères à découvrir sont ici-bas, sur notre bonne vieille terre et même à l’intérieur de nous même. Si nous résolvons ces mystères nous pourrons alors un jour comprendre l’univers et le "Pourquoi".



Tout être vivant est conçu à partir d’un œuf. Que ce soit l’homme, le lézard, la poule ou le sapin : il y a toujours un œuf au début de tout. Un œuf est une seule cellule unique : pour simplifier, elle est composée d’un cytoplasme et d’un noyau. En fait, une cellule contient un certain nombre d’éléments dont nous ne connaissons pas encore ni le rôle ni le fonctionnement (comme les mitochondries, par exemple). Le mystère de cette cellule unique à l’origine de la Vie est encore une énigme non éclaircie et pourtant, il est là à portée de main et de recherches. Le mystère est très simple à comprendre : cette cellule unique va se diviser en deux, puis en quatre, puis en huit, puis en seize et donnera à la fin des milliards de cellules qui feront un homme, un lézard, un singe ou une araignée.



Cette unique cellule va construire un être humain. Comment ? Comment chaque cellule va-t-elle comprendre quoi fabriquer, quand le faire et ne pas faire autre chose ? (Et aussi être sûre qu’une autre cellule ne fait pas le même organe simultanément) Comment chaque cellule sait à quel moment elle doit commencer à faire un foie, un cerveau, un doigt, un os, un œil ?


A l’origine, il n’y avait qu’une seule cellule ; par conséquent, comment chaque cellule issue de cette unique cellule saura ensuite quoi faire ? Comment deux cellules ne se trompent pas et ne font pas toutes les deux un foie ? Comment chacune des milliards de cellules de notre corps sait qu’une autre cellule a entrepris de faire un foie et que, elle, elle doit faire un œil ?


Malgré toutes les avancées scientifiques, nous n’avons toujours pas trouvé de réponse à cette question, et nous ignorons toujours comment est fabriqué notre corps ou celui de tout autre animal. Nous savons ce qui nous compose mais nous ne savons absolument pas comment cela se construit. Nous comprenons que cette unique cellule du début, issue de la rencontre d’un ovule et d’un spermatozoïde avait en elle toutes les informations, plans et données nécessaires pour fabriquer un être humain (ADN et chromosomes), nous comprenons également que les milliers de cellules initiales étaient toutes pareilles et ne s’étaient pas encore différenciées, mais ensuite chacune va se dédier à une tâche particulière, sans se tromper, sans cafouillage : ces cellules initiales sont appelées cellules souches car elles savent tout faire, tout construire, mais on ne sait pas encore comment. Nous pouvons même, lorsqu’un embryon est à l’état de quelques cellules, prélever des cellules de cet embryon afin de faire des analyses génétiques et cela n’empêche absolument pas l’évolution normale de cet embryon, il ne manquera aucun organe à la fin.

Ces cellules souches sont donc intelligentes, capables de communiquer entres elles, savoir quoi faire et quand le faire, et savent construire des organes et des miracles de la nature comme un œil, une dent, ou mieux un cerveau. Une cellule souche a, dans son noyau (quelques millièmes de millimètres), la totalité des plans pour construire un homme ou n’importe lequel de ses organes (chromosomes et ADN).


Certains ont sans doute encore à l’esprit ce jour miraculeux de 1967 où le professeur Barnard (chirurgien à l’hôpital du Cap, en Afrique du Sud) réussit à faire la première greffe d’un cœur et garder ce patient en vie plus d’une semaine. C’était la première fois que quelqu’un "réparait" un être vivant en lui greffant un cœur. Même si les greffes avaient commencé peu avant, cette greffe du cœur marqua le début d’une ère nouvelle où l’humanité pouvait commencer à rêver à la possibilité d’une vie éternelle.



Dès 1906, on avait essayé de transplanter un rein de porc chez un être humain sans succès. Cependant, les premières véritables transplantations commencèrent au début des années 1950. L’un des pionniers dans ce domaine, le Français Jean Hamburger, réalisa ses premières transplantations rénales. Il définit les méthodes et les règles de ce type de transplantation avec l’aide de René Kuss. La première transplantation rénale réussie, pratiquée entre deux vrais jumeaux, eut lieu aux États-Unis en 1952, et fut réalisée par John Merill et Joseph Murray. En 1958, une découverte fondamentale ouvrit une ère nouvelle, lorsque le Français Jean Dausset mit en évidence, en collaboration avec son collègue Jean Bernard, les groupes leucocytaires HLA définissant le groupe tissulaire des individus, responsable du phénomène de rejet (qui demeure le plus gros problème issu des greffes). En 1963, Thomas Starzl pratiqua la première transplantation de foie. À la fin des années 1960, les transplantations de pancréas firent leur apparition. En ce qui concerne le poumon, organe très délicat à transplanter en raison de la complexité et de l’importance de sa circulation sanguine, la première greffe ne date que de 1981.



Depuis, les greffes sont devenues courantes et la médecine domine désormais cette science parfaitement, les cellules souches étant également encore plus complexes et efficaces. Cependant, si une greffe répare tant bien que mal et redonne une espérance de vie quasi normale, elle ne peut en aucun cas régénérer un organe. Il faut, de plus, prendre à vie des médicaments anti-rejet.
Une cellule souche d’un individu pourrait en théorie recréer n’importe quel organe de ce celui-ci et cet organe serait d’ "origine", dans ce cas, aucun problème de rejet ni de compatibilité ne se poserait. Imaginez que, au lieu de vous creuser une dent, le dentiste implante dans votre gencive une cellule souche qui poussera pour devenir une nouvelle dent, comme lorsque vous aviez perdu vos dents de lait. Des recherches et essais très avancés ont d’ailleurs été réalisés en Angleterre à ce sujet. Imaginez que l’on vous ampute d’un bras et que l’on vous implante une cellule souche qui fera repousser votre bras ; imaginez que l’on vous implante une cellule souche qui fera repousser votre rein, votre foie… Tout cela devrait être possible, puisque, à l’origine, et pendant neuf mois, ces mêmes cellules souches construisent bien votre corps en entier sans aucune erreur, alors pourquoi pas ensuite ?



Pour aboutir à cela, il nous faut donc comprendre comment les cellules souches savent quoi faire et quand le faire. Tout d’abord, il ne faut pas confondre ADN génétique, chromosomes et cellules souches. En effet, n’importe quelle cellule de notre corps (y compris l’unique "premier") a en son sein une double hélice codée que nous appelons ADN et qui comporte le plan entier de notre corps, mais cet ADN, qui est le même pour toutes nos cellules, ne permet probablement pas à une cellule de savoir si elle va devenir foie ou œil : il constitue juste le plan et non la répartition des tâches. Les cellules souches constituent également une autre voie permettant d’utiliser cette merveilleuse capacité qu’ont ces cellules à recréer n’importe quel organe.

Il reste toutefois un problème de compatibilité : on ne peut implanter un organe ou une cellule souche à une personne que si elle provient de son propre organisme (la cellule souche doit être génétiquement identique à la personne, ce ne peut être celle d’une autre, et malheureusement les cellules souches de l’homme disparaissent neuf mois après sa naissance…) ou qui est compatible génétiquement (sinon il faut prendre des médicaments anti-rejet à vie qui affaiblissent le système immunitaire). Ces cellules souches n’ont existé que lors de la période de grossesse et sont donc inaccessibles ensuite. Comment serait-il possible d’en créer ?


Pour la première fois, des embryons humains ont été clonés à partir de cellules de peau adultes : cela signifie que l’on peut créer des cellules souches avec les noyaux des cellules de votre propre peau, donc compatibles génétiquement puisque provenant de vous-même.


On a donc réussi à recréer des cellules souches bien après la naissance.


Une étape vers le clonage thérapeutique est désormais franchie


Des chercheurs d’une société américaine (Stemagen) ont utilisé 29 ovocytes donnés par des femmes pour y enlever les noyaux et les remplacer par les noyaux de cellules de peau d’autres individus. On a ainsi obtenu des embryons (blastocytes) d’une dizaine de jours dont les cellules (souches) ont l’extraordinaire capacité de se différencier en n’importe quelle cellule du corps humain. En 1996, cette méthode avait permis de cloner la fameuse brebis Dolly, mais ce n’est qu’en 2005 qu’un chercheur de l’université de Newcastle a pu créer les premiers blastocytes humains à partir de noyaux embryonnaires.


La nouveauté consiste à créer ces blastocytes à partir de cellules de peau adulte, et donc compatibles en tout point avec le donneur.


Récemment, on a même découvert la possibilité d’engendrer des cellules neuronales complexes à partir de cellules souches dites en rosette. (ةquipe de l’institut de Sloan Kettering à New York). Il est donc possible que l’on puisse guérir la maladie d’Alzheimer, une coupure de la moelle épinière ou un traumatisme crânien grave en implantant ces cellules "neuronales souches".


Une équipe de chercheurs Belges (Centre de recherche sur le diabète de Bruxelles) a réussi à guérir le diabète chez la souris en implantant des cellules souches pancréatiques (dite Bêta) qui fabriquent l’insuline et donc guérissent cette maladie par un processus naturel.


Ces cellules colonisent à nouveau le pancréas et secrètent de l’insuline naturelle afin de réguler notre taux de sucre : on a, en quelque sorte, un nouveau pancréas (Ilots de Langerhans).
Le jour où l’homme pourra comprendre ce grand mystère qui est de savoir comment une simple cellule fabrique un être vivant et ne se trompe pas, il pourra alors remplacer n’importe quel organe sans chirurgie, sans douleur et sans problème. Les maladies seraient alors facilement guérissables, mais si notre vie pourrait atteindre plusieurs centaines d’années, nous ne serons jamais éternels pour autant. Ainsi, cette possibilité comporterait cependant des limites : le cerveau ne sera jamais clonable ni duplicable. La nature l’avait d’ailleurs prévu, étant donné que les neurones sont présents à la naissance et ne se reproduisent quasiment pas durant la vie, à l’inverse de toutes les autres cellules (exception faite des cellules liées à la reproduction). Etant donné que, selon la phrase consacrée de Sartre, "l’enfer, c’est les autres", autant avoir une porte de sortie…


Francois Babak Pourbagher
Francois Pourbagher
Pourbagher Francois
Babak Pourbagher
Pourbagher Babak